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Épisode 05: Stern 111 - Sous la voûte des conifères - En visite chez Lutz Seiler
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Stern 111 – Sous la voûte des conifères – En visite chez Lutz Seiler

Le poète et romancier Lutz Seiler vit entre Stockholm et Wilhelmshorst près de Potsdam dans la Marche de Brandebourg. C’est là que nous lui avons rendu visite, dans la maison-musée du poète Peter Huchel au milieu d’une forêt de pins. Peter Huchel et sa femme avaient été espionnés et assignés à résidence par la Stasi pendant des années. La veuve de Huchel a ensuite fait don de la maison à une association qui a transformé les lieux en un musée consacré au poète et qui y organise régulièrement des lectures publiques.

Lutz Seiler nous a parlé de son roman Stern 111, il nous en a lu deux passages dans la version allemande et nous avons lu la traduction de ces passages dans la version française du podcast.

Son livre a reçu le Prix de la foire du livre de Leipzig en 2020. La belle traduction de Philippe Giraudon paraîtra en janvier 2022 aux Éditions Verdier.

Il a fallu que près de trente années passent pour que Lutz Seiler puisse jeter un regard nouveau sur les souvenirs qu’il gardait de la période des grands bouleversements de 1989. Comme beaucoup d’autres, il était lassé des nombreux récits concernant la période de la chute du Mur de Berlin et de l’ordre implicite „d’être euphorique“.

Lutz Seiler est retourné dans la chambre qu’il occupait alors dans un immeuble squatté du quartier de Prenzlauer Berg. Il s’est souvenu de l’énergie ludique qui animait alors la jeunesse à faire comme bon leur semblait – par exemple, à ouvrir un bar pour les ouvriers, dans lequel nombre de prostituées venaient également, après qu’elles avaient subitement fait leur apparition dans la Oranienburger Strasse.

Carl Bischoff, le héros du roman, est âgé de 26 ans, il est maçon de formation, a arrêté ses études littéraires et rêve d’une „existence poétique“. Juste après la chute du Mur, ses parents ont quitté Gera, dans la région de Thuringe, où ils vivaient pour se rendre en Allemagne de l’Ouest, en n’emportant que leurs sacs à dos et un accordéon. De là, ils entreprendront un voyage plus grand encore qui les mènera en Californie. Lorsque Carl leur rend visite, il comprend que ses parents sont “des individus à part entière, au-delà du fait qu’ils soient ses parents“ et qu’il doit apprendre à devenir un être autonome.

Stern 111 – littéralement Étoile 111 – que se cache-t-il derrière ce nom mystérieux? C’est le nom d’un modèle de transistor fabriqué dans les années 60 par les usines „Stern“ à Berlin. C’était le premier gros achat de la famille Seiler. C’est également un objet autour duquel se rassemble cette petite famille éclatée.

Après son roman Stern 111, Lutz Seiler a écrit un recueil de poèmes qui paraîtra au mois d’août chez Suhrkamp et qui s’intitule Écrits pour géants aveugles.

Il nous a lu le poème Le chemin d’Hubert et nous a parlé de “l’absence concentrée“  nécessaire pour „saisir une image forte presqu’en ignorant la réalité“.

 

Merci à Karim Chérif qui a lu la traduction de l’entretien avec Lutz Seiler.

Lutz Seiler: Stern 111  – traduction de l’allemand par Philippe Giraudon – paraîtra en janvier 2022 aux Éditions Verdier.

Lutz Seiler: Kruso – traduit de l’allemand par Uta Müller et Bernard Banoun, 480 pages, Verdier 2018

 

Coup de cœur:

Violette Leduc: Thèrèse et Isabelle, 144 pages, Gallimard 2000 pour la dernière édition.

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